Après le relativisme

Déshérence, consumérisme, fuite de soi, religion du sport et du spectacle, abrutissement, relativisme, recul face aux obscurantismes, montée des replis identitaires etc.

Quelle est la source fondamentale de cette crise de civilisation qui ronge l’Europe ? Comment en sortir ?

Après le relativisme (éditions du Cerf, 2016) propose de retrouver un sens à la civilisation européenne, dont Houellebecq et Onfray annoncent la fin.

La source du mal remonte beaucoup plus loin qu’au seul "politiquement correct". En ce sens je tente d’aller ailleurs que la critique dite "néo-réac" de 68, de la "bien-pensance" etc., par une généalogie de cette perte de sens qui ronge l’Europe – et qui vient de la crise de la philosophie occidentale, de "l’autoliquidation de la raison" (M. Horkheimer, Eclipse de la raison).

Il s’agit de retrouver un centre de gravité à notre civilisation. Celle-ci est inaugurée par le geste socratique de la recherche de la vérité par la raison – qui donc s’affranchit des dieux et des dogmes, et conduit notamment à la science. Mais si ce geste doit être reconduit, il doit l’être à l’aide d’une raison non mutilante (E. Morin), anti-dogmatique (Popper), ouverte aux multiples approches du réel y compris fondées sur une certaine transcendance, en dialogue passionné avec les autres civilisations, cosmopolite sans renoncement à soi.

Je me situe éloigné du "repli identitaire", car justement une des valeurs de l’Europe est la curiosité pour les autres et pour ce qu’ils peuvent apporter à notre recherche de vérité.
Et je me situe résolument contre le relativisme ambiant, qui au nom d’une pseudo-tolérance, refuse la critique de l’autre, la confrontation intellectuelle avec ses valeurs et ses croyances.

Si nous ne trouvons pas le bon équilibre entre la force de l’affirmation et l’ouverture, le sens critique et le dialogue, notre société se scindera en deux tendances adverses et aveugles : les identités meurtrières si bien décrites par A. Maalouf ; les pseudo-tolérants relativistes qui nous mènent à accepter l’inacceptable, notamment les croyances irrationnelles les plus rétrogrades ou l’avilissement généralisé.

Il faut sortir par le haut de notre crise de civilisation, qui dépasse largement le problème économique et touche aux plus profonds choix existentiels. Mon livre propose quelques pistes pour fonder de nouvelles Agoras et une véritable renaissance des Lumières.

Une vidéo pour répondre aux objections postmodernes contre la raison :

https://www.youtube.com/watch?v=kvVfeB0AK0o